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Design d'un espace public relationnel

Nov. 2018-Janv. 2019

Concours de design d'espace public.

Client : Mairie de Paris, appel à projets Embellir Paris.​​

Le site

 

Nous avons décidé de porter notre réflexion sur la place de l’Europe Simone Veil (Paris 9e). Pour les quelques personnes qui s’y aventurent, elle n’est qu'un lieu de transit sans grand intérêt, malgré les décennies d’Histoire qu’elle porte.

 

Proche d’un lieu stratégique et dynamique de Paris, la gare St-Lazare, il est pourtant comme effacé. Cette place joue cependant un rôle miroir de la gare qu’elle surplombe, par sa fonction - celle d’un lieu de flux.

 

Ce lieu pourtant charnière du huitième arrondissement montre un fort déséquilibre fonctionnelle au profit de l'usage de la voiture. La place apparait véritablement inhospitalière aux marcheurs. L’analyse des flux de voitures montre qu'au moins 30% de l’espace dédié aux voitures pourrait être redonné aux piétons.

La place de l’Europe Simone Veil dégage un sentiment d’homogénéité. Toutes les grilles sont similaires : les mêmes piques, les mêmes couleurs et les mêmes formes, comme un masque de métal cachant la vue sur les voies de chemins de fer et les jardins inaccessibles.

 

Nous avons été frappés par le décalage entre le concret - porté par l’uniformité du lieu - et l’imaginaire que ce lieu dégage : l’Europe, les capitales, le mélange, l’incitation au voyage, la prise de hauteur...

Néanmoins, ce lieu regorge de potentiel. Son histoire et l’imaginaire auxquels cette place renvoie, sont des pépites. Comment retravailler ce lieu pour en faire un lieu d’arrêt et de contemplation par ce qu’elle incarne profondément ?

 

Évocation de l’Europe par son nom et ses rues, lieu d’art et d’expression d’artistes, cette place est ancrée dans le temps et l’espace. Ré-actualisons la dimension expérientielle de ce lieu formidable, autrefois passerelle, ouverte au progrès.

Mouvement, convergence et voyage

 

Mouvement spatial et social du lieu. Notre approche ici : rendre visible les flux (de personnes, naturels...) par la trace. Nous avons imaginé pouvoir matérialiser la notion de trace par le mouvement d’écailles (inspirés du travail de Jenny Ekdahl et de son meuble à écaille). Grâce à un mouvement du passant ou à un simple passage de vent, les écailles se mettraient en mouvement pour donner vie à la place.

 

La convergence comme le rassemblement des flux, des personnes, des idées vers un centre, un horizon commun. En rappel à la convergence européenne, nous invitons les passants et les habitants à se réunir et à interagir continuellement ou ponctuellement avec le lieu et entre eux. Au-delà de réunir les gens, nous

voulons faire converger les noms des rues avec la place elle-même afin de créer un tout à partir des parties. L’Europe est une histoire de convergence, cette place doit l’exprimer pour porter son nom haut et fort.

 

Puis vient le voyage. Incarné par le lieu lui-même, situé au-dessus des rails, nous voulons initier une excursion à la fois visuelle et de l’esprit en provoquant le rêve, en jouant sur l’histoire du lieu, en cassant avec les couleurs monotones présentes, en provoquant l’arrêt ou le contournement…

 

En donnant vie à ces mots et en mélangeant leur sens, nous sommes arrivés à un projet nommé TA’Bulle.

embellir paris (5).jpg

Redonner cet espace aux piétons en retraçant l’espace piéton pour l’élargir. Redonner une capacité aux piétons de pouvoir réellement s’arrêter en ce lieu grâce à la présence d’assises spécialement conçues.

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Au-delà de repenser l’espace pour favoriser la place du piéton, nous invitons le passant au voyage spirituel par l’installation de membranes décailles multicolores sur les grilles. Parsemés, elles viennent casser l’aspect monotone et homogène du lieu par leurs couleurs et les nouvelles perspectives qu’elles offrent sur les voies ferrées.

Mobiles ou fixes, ces écailles sont une interface relationnelle entre le lieu et le passage des personnes qui le traverse. Laisser une trace par l’interaction et le mouvement, tel est le but de ces nuages d’écailles.

Philosophie 

 

Axe 1

Casser les codes du lieu et repenser l’espace pour inviter au voyage, au rêve par l’arrêt et la contemplation.

 

Nous avons redonné du caractère à ce lieu en y matérialisant ce qu’il incarne. Mais au delà, tout projet naît, vit et meurt. Ainsi, nous avons pris en compte le cycle de vie du projet.

 

Ne prélever que le minimum pour construire. Les matériaux utilisés proviennent de recycleries ou sont produits localement. L'intervention sur le lieu vise a pour vocation d’être la plus résiliente possible.

Cycle de vie TA'Bulle (1).png

Axe 2

Faire converger les humains en ce lieu, ponctuer le projet par des évènements réguliers faisant intervenir les habitants, écoles et entreprises du quartier afin de réintégrer profondément la place dans l’esprit des gens qui la côtoie. Fusionner l’espace et le temps par la manifestation d'événements vivants est pour nous un vecteur de réappropriation du lieu.

 

Dans le vivant, tout être qui meurt devient la ressource d’un autre. Ainsi, tous les matériaux seront recyclés pour un autre usage.

 

Nous visons à ce que ce projet soit le plus durable et impactant possible pour l’environnement social et écologique duquel il va naître et dans lequel il va vivre. Critique de l’existant, TA’Bulle donne la possibilité à la place de l’Europe Simone Veil d’exister et de témoigner.

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